La ZUP en centre-ville
Des solutions ? Bien sûr qu’il y en a, il suffit d’observer ce qui a toujours existé dans les villes, mais aussi dans les centres-bourgs des villages, des maisons de ville hautes et mitoyennes, ouvrant sur le trottoir, généralement issu de constructions individuelles. C’est simple, mais en pratique c’est interdit par les règles d’urbanismes actuelles. Règles qui permettaient autrefois d’homogénéiser l’aspect d’un bourg, d’une ville, qui ont créé le centre-ville reconstruit de Rennes sous Louis XIV, les immeubles haussmanniens, les constructions toulousaines en briques roses, les constructions flamandes avec leurs murs pignons, etc., les cœurs de ces villes anciennes qui attirent les touristes. On imposer des matériaux, des formes, des dimensions, ensuite, libre à chacun de se singulariser dans ce cadre contraint, mais suffisamment ouvert.
Dans la ville naturelle, de nouvelles maisons un peu plus hautes sont reconstruites à la place des anciennes quand la ville se densifie, les rez-de-chaussée de maison ordinaire se transforment en commerce, plusieurs rez-de-chaussée pouvant éventuellement être raccordés entre eux si le besoin s’en fait sentir. Il manque de lieux de restauration, pour étancher sa soif, se reposer et se rencontrer, cafés, restaurants ou autres seront créés si un entrepreneur en ressent le besoin. Le particulier ou le professionnel, qu’il soit ébéniste, taxidermiste, peintre, couturière, politique, religieux ou que sais-je, peut utiliser ses fenêtres comme des vitrines, on fleurit ses façades, on les décore d’objets. C’est si simple et cela crée la vie, mais notre société de technologie et de planification peut-elle se contenter de solutions simples et dépendantes des individus ?
Pour terminer, deux observations :
Je me suis concentré sur Rennes, c’est ce que j’ai sous la main actuellement, mais de nombreuses autres villes proposent une telle richesse d’exemples architecturaux à suivre, ou pas.
Lors de la rédaction de ce petit article, en recherchant des images, j’ai pris conscience que j’avais été moi-même piégé. Une grande partie de mes images sont dirigées vers le haut des immeubles, leur meilleur profil. Qui plus est, j’utilise trop le grand angle, comme l’optique fictive auquel recourent les architectes pour produire ces superbes infographies, tellement belles qu’elles survivent bien que l’immeuble qu’elles représentent puisse être directement photographié. Je me promets de me concentrer désormais sur les rez-de-chaussée, la racine du mal.
Une partie de mes images de Rennes Métropole est consultable en ligne, 3 382 images regroupées en 87 galeries, à cette adresse.
1 – Pourquoi ne construit-on plus aussi beau qu’autrefois ;
2 – Stérilisation des rez-de-chaussée ;
3 – La Morinais, Saint-Jacques-de-la-Lande ;
4 – Habillage (le cladding) et l’isolation ;